Le mot du Parrain
Si septembre sonne l’heure fatidique de la rentrée, son premier week-end fuvelain fleure bon l’été qui n’en finit pas. Car les mots, les phrases, les idées, les émotions et le rêve embaument le cours Victor Leydet, centre de gravité de la plus belle fête du livre de Provence. Et cela dure depuis 32 ans…
J’y suis venu lecteur. Depuis une vingtaine d’années, je m’assois de l’autre côté de la table. Là, j’ai appris la richesse des liens indissolubles qu’on peut tisser avec les écrivains, les lecteurs, les organisateurs et les bénévoles. Le salon littéraire de Fuveau est donc également une grande fête de la fraternité, ce sentiment mis à mal par une époque qui privilégie l’individualisme, l’entre soi, le rejet de l’autre. Le livre, par les réflexions et les dialogues qu’il engendre, n’est-il pas le meilleur moyen de régénérer les rapports distendus et de (ré)apprendre à échanger, comprendre et aimer ?
Cette espérance avive ma fierté de parrainer cette flamboyante agora sous l’ombre mauve des platanes. C’est aussi un honneur d’y accueillir nos amis algériens. Puissions-nous bâtir avec eux, de nos livres et nos mains unies, un immense pont au-dessus des flots bleus de la méditerranée. Maurice Gouiran