Metin Arditi, né le 2 février 1945 à Ankara, est un écrivain suisse francophone d’origine turque séfarade. Diplômé en physique et en génie atomique. Il poursuit ses études à l’université Stanford. Il a été président de l'Orchestre de la Suisse romande, a enseigné à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, a été ambassadeur pour l’Unesco, a tenu une chronique hebdomadaire dans La Croix.
En 1988 il crée la Fondation Arditi dont le but est d'oeuvrer pour le dialoque interculturel par le biais des arts et de l'écriture. Elle décerne chaque année une quinzaine de prix dans les domaines des arts et des sciences humaines et techniques.

Auteur d’une trentaine d’essais, de récits, de pièces et de romans, c’est un écrivain de l’intime, dont tous les livres traitent des mêmes thèmes : la difficulté de la filiation, la foi et le rapport au corps, l’art, la solitude et l’exil.
Quelques titres chez Actes Sud : Dernière lettre à Théo (2005) - La pension Marguerite (2006) - L’imprévisible (2006) - La fille des Louganis (2007), Loin des bras (2009), Le Turquetto (2011, prix Jean-Giono, prix Page des libraires, prix Alberto-Benveniste, prix des libraires de Nancy) et Prince d'orchestre (2012).
Et aux Editions Grasset : L'Enfant qui mesurait le monde, 2016 - dont le cinéaste grec Takis Candilis s'est inspiré pour faire un film éponyme sorti en 2024 - Carnaval noir, 2018 - Rachel et les siens, 2020 - L'homme qui peignait les âmes, 2021 - Tu seras mon père, 2022 - Le Bâtard de Nazareth, 2023 - L'île de la française, mars 2024.

" Parrainer un salon littéraire dont l'invité est la Grèce est à la fois un très grand honneur, une source de vif plaisir, et une responsabilité.
Pour l'honneur, est-ce nécessaire d'expliquer ? À la Grèce, nous devons tout, ou presque. Ce qu'elle nous a offert : une pensée philosophique indépassable, des arts, du théâtre, de l'architecture. sans oublier - c'est souvent le cas - ce qui relève de la spiritualité : les Évangiles ont été écrits en grec, par des hellénisants. Saint Paul était grécophone.
Pour le plaisir ? Quoi de plus évident pour celui qui, depuis des dizaines d'années, passe bien quatre mois par an à Spetses, petite île du golfe Saronique, à un jet de pierre du Péloponnèse, et dont une dizaine de romans se situent en Grèce ou parlent d'orthodoxie ?
Enfin, parrainer un salon littéraire qui a choisi la Grèce comme invité d'honneur est aussi une responsabilité. Depuis une quinzaine d'années, le pays a souffert des effets de la mondialisation. Il a vu son chômage bondir, son économie s'anémier, ses jeunes élites quitter le pays. La Grèce est un pays qui mérite d'être approché, écouté, compris.
Et, surtout, d'être aimé. "

L'île de la Française - Éditions Grasset - 06/03/2024

1950, l’île grecque de Saint Spyridon et ses habitants survivent tant bien que mal. Odile, photographe à Paris, y possède une maison et se fait apprécier par les habitants. Ils l’ont surnommée I Gallida, la Française. La fille d’Odile, Pénélope, disparaît, et l’île est en émoi. À Paris, une exposition de photos prises au monastère de l’île crée le scandale. Odile devient une réprouvée que l’on la conspue et injurie. Où est Pénélope ? Qu’a fait la Française ? Mystérieux et âpre comme l’île, le roman de Metin Arditi brasse ses thèmes favoris : l’art, l’exil, le mystère de la filiation, la foi et le rapport au corps. La tragédie est toujours grecque.