Concours de nouvelles 2021

2ème Prix JUNIORS

" CLAIR DE LUNE " de Maëll Bachelleri

- Lux.

Le nom tomba, brisant le silence habituel de la caverne. Lux, Lux, Lux, les trois lettres étaient partout, s'élevant dans les airs au gré des chuchotements et emplissant l'univers étroit de la caverne d'une excitation mêlée de surprise. Les murs de pierre abrupts eux-mêmes semblaient murmurer et commenter la nouvelle : c'était Lux qui quitterait la caverne demain, c'était son nom qu'Alexandre – le plus âgé des cinq captifs – venait de lire sur le papier.
Lux se leva. Il n'arrivait pas à comprendre ce qu'il venait de se passer. Autour de lui régnait un vacarme inhabituel. Les Départs étaient toujours de grands événements, la seule étincelle d'imprévu dans la vie ordonnée et monotone de la Caverne.
- Qu'est-ce qui va se passer pour Lux ? La question inquiète de Noam fit cesser toutes les conversations à mi-voix. Une vague sensation de culpabilité plana un instant au-dessus des quatre autres prisonniers. Le jeune garçon était l'habitant le plus récent de la Caverne et personne ne s'était encore préoccupé de lui exposer les règles régissant ce lieu.
- La prochaine fois que les feux se rallumeront, Lux quittera la caverne pour le Monde Extérieur, se chargea d'expliquer Cassandra.
- Mais… on ne le reverra plus ?
- Non, Noam. Vous ne me reverrez plus.
Cette fois, c'était Lux lui-même qui avait parlé. Incapable de supporter un instant de plus la tension qui régnait dans la salle commune, il sortit sans que quiconque tente de le retenir.

Allongé dans son lit (pourquoi un lit ? Ils n'avaient besoin ni de manger ni de dormir dans la Caverne), Lux fixait un hypothétique plafond. Il n'aimait pas la pénombre de la Caverne, cette faible lueur sortie de nulle part qui leur permettait de percevoir mais jamais de voir. C'était comme mettre dans leur horizon une liberté qu'ils ne pouvaient atteindre. J'aimerais revoir la lune, pensa soudain le jeune homme. Il était à nouveau pris par cet étrange sentiment d'urgence qui refusait de le quitter depuis son Arrivée dans la Caverne. Il devait partir, sortir d'ici, voir la lune. Il devait retrouver… Le grincement d'une porte poussa le jeune homme à brusquement se redresser. Cassandra entra et s’affala sur le lit de Lux avant de faire signe à Noam d’entrer.
- Noam n'a toujours pas compris ce qui s'est passé tout à l'heure, expliqua la jeune fille à son ami. Donc je me disais que ça serait bien de lui expliquer, de toute façon ce n'est pas comme si on avait mieux à faire.
La dernière phrase avait été prononcée sur ce ton ironique/amer qui caractérisait la jeune fille.
- D'accord, dit lentement Lux. Alors… Nous sommes cinq, comme tu le sais. Toi, Cassandra, Alexandre, Emma et moi. Et d'ailleurs, la Caverne elle-même est composée de cinq salles : quatre chambres et une salle commune qui ne mérite pas tellement son nom vu qu'on l'évite tous à cause des Autres. Noam frissonna et hocha la tête. Au bout de la salle commune se trouvait la paroi de verre, sur laquelle se reflétaient parfois d'étranges flammes. Il arrivait cependant que ces "projections" soient accompagnées de l'apparition de silhouettes immenses, déformées, effrayantes : les Autres, les habitants du monde extérieur. Leur apparence monstrueuse inquiétait la plupart des captifs qui évitaient donc le plus possible de se rendre dans la salle commune.
- Lorsqu'un captif part, un autre arrive, reprit Lux.
- Mais qui décide de qui part et qui arrive ? Est-ce que les Départs ont lieu régulièrement ?

- Non, répondit fermement Cassandra. Le temps ne veut absolument rien dire ici. Parfois on a l'impression que quelques secondes à peine séparent deux projections. D'autres fois, on vit une éternité avant de voir les feux se rallumer. Les Départs ont lieu de manière totalement aléatoire.
- On n'a de plus aucune idée de qui décide des Départs, poursuivit Lux. On sait juste que parfois les projections sont accompagnées d'une sorte de grondement sourd émanant d'on ne sait pas où. Lorsqu'on se réunit alors dans la salle commune, on trouve près de la paroi de verre un papier avec le nom du concerné par le prochain Départ. La projection d'après, le même grondement nous avertit que c'est l'heure du Départ, la personne traverse la vitre et ne revient plus jamais.

Un long silence suivit ces explications. Noam reprit ensuite la parole.
- Mais… pourquoi est-on ici en fait ? Et c'est comment dehors ?
- On ne sait pas. Cette fois, la voix de Cassandra était laconique. Noam tressaillit.
- On n'est quand même pas totalement ignorants, Noam, tenta maladroitement de le rassurer Lux. Par exemple, on sait qu'il y a un monde dehors. D'abord parce que tous les captifs arrivent avec la certitude absolue d'avoir vécu autre part que dans la Caverne. Et ensuite parce qu'il y a plein de mots et de concepts qu'on connaît alors qu'on ne les a jamais rencontrés ici.
- C'est vrai ! Par exemple, on sait tous ce que c'est que la nuit alors que ce concept n'a aucune valeur ici.

C'est la nuit qu'il est le plus beau de croire à la lumière, pensa soudain Lux. Il fronça légèrement les sourcils. Cette phrase l'emplissait d'une étrange nostalgie. Où l'avait-il entendue ? Encore quelque chose qui lui échappait. Il se força à se concentrer pour répondre à Noam.
- Exactement !
- Il y a une dernière question que tu n'as pas posée, Noam. Malgré le fait que Cassandra s'adressait au petit garçon, c'était Lux qu'elle regardait. Tu n'as pas demandé pourquoi aucun de nous n'a de souvenirs de sa vie d'avant.

Lux était de nouveau seul, face à face avec le silence de sa chambre. Il détestait le silence sans savoir pourquoi. C'était bien cela le problème : il ne se connaissait pas lui-même. Lorsqu'ils arrivaient dans la Caverne, les captifs ne savaient que trois choses : leur prénom, leur âge et qu'il y avait un monde hors de la Caverne. Rien d'autre. Pas de souvenir d'avoir eu une famille, pas de moments heureux qui seraient restés gravés dans leur esprit. Ils ne savaient même pas quelle sorte de personnes ils étaient avant de se retrouver ici. Peut-être que cette Caverne était une sorte de prison, peut-être étaient-ils tous des criminels. Mais non, se reprit Lux, c'était impossible. Noam n'avait que 7 ans et c'était un garçon adorable. Il avait du mal à se l'imaginer en tueur en série miniature. Il devait y avoir une autre explication. Lux ferma les yeux : il haïssait ne pas se souvenir de lui-même. À cette pensée une sorte de malaise s'empara de lui. Contrairement aux autres captifs, il lui restait bien un souvenir... À cette pensée, Lux bascula.

L'amphithéâtre était presque toujours désert le jeudi à 14h45. À moitié invisible dans le fond mal éclairé de la salle, Lux regardait Ily jouer. Il ne pouvait voir que son dos et sa nuque, mais il imaginait très bien ses doigts parcourir rapidement le clavier, se posant imperceptiblement sur certaines touches, retenant leur envol avant de s'abaisser sur d'autres. La puissance de la musique était dans l'attente de la note suivante et Ily l'avait très bien compris. Elle jouait avec les silences autant qu'avec le piano. Dans exactement 15 minutes la sonnerie retentirait, mais Lux n'avait pas conscience du temps. Il écoutait. C'était un morceau étrange, un morceau mélancolique aux notes pleines d'espoir, comme des rayons de lumière illuminant une nuit sombre. « Le Clair de Lune » de Debussy était le morceau préféré de la jeune pianiste. Les trois dernières notes résonnèrent longtemps dans le silence de l'amphithéâtre, comme une fin de rêve s'éternisant dans les premières secondes du réveil.
- Le morceau t'a plu ? Lux sursauta violemment. Il n'avait pas entendu Ily s'approcher de lui.
- Il était magnifique ! Je t'ai déjà dit que tu étais la pianiste la plus douée que je connaisse ?
- Il me semble que tu m'avais surtout dit que j'étais la seule pianiste que tu connaisses, rétorqua la jeune fille avec un sourire amusé avant de redevenir sérieuse. Tu sais que tu n'es pas obligé de te cacher au fond de la salle à chaque fois ? Après tout, tu es mon unique spectateur, tu mérites d'être plus qu'une simple ombre sur le mur.

Je suis une ombre, Ily. Pensa silencieusement le jeune homme. Une ombre hantée par trois ans de silence et de lâcheté. Chaque jeudi après-midi, je pourrais te parler. Chaque jeudi après-midi je me tais, par crainte de faire voler en éclat notre relation. Mais cela changera bientôt. Je lui parlerai avant la fin de l'année se promit-il. Avant qu'elle ne parte étudier. La pensée lui fit mal. Ily passa sa main dans les cheveux pour les ôter de ses yeux et consulta sa montre : 14h57.

- Il faut que j'y aille ou je vais rater mon bus… sa voix était plus tendue que d'habitude, son regard plus intense, presque triste. Lux regarda Ily s'éloigner, une vague appréhension le saisissant peu à peu. Au moment où elle allait atteindre la porte, il eut une brusque inspiration.
- Ily !
- Oui ?
- Tu m'apprendras à le jouer ? Le Clair de Lune de Debussy ?

La suite du souvenir fut noyée dans une sorte de fumée opaque et Lux refit brusquement surface dans l'univers étouffant de la Caverne.
- Non, non, non, gémit-il plein de frustration. Il tenta vainement de se souvenir, mais se heurta à cette espèce de barrière nébuleuse. Il ne pouvait pas aller plus loin. Le sentiment d'urgence ressurgit, plus violent que jamais. Ça ne veut rien dire, rien, répéta-t-il fiévreusement.
Coupé de l'ancienne vie de Lux, sans attache avec le passé, le souvenir ne voulait effectivement rien dire. Lux ne faisait qu'être le jouet d'impressions et de pensées qui semblaient surgir de nulle part. Il ne connaissait rien de la jeune fille - pourquoi alors avait-il l'impression que son absence avait creusé un cratère de vide et de temps sous sa peau, pourquoi vivait-il chaque seconde avec le sentiment que la moitié de son âme lui avait été arrachée et l'attendait autre part, de l'autre côté de la paroi de verre, peut-être ? En réalité, pensa-t-il sombrement, il était aussi prisonnier de lui-même et de sa mémoire défaillante que de la Caverne. La seule certitude qu'il avait, c'est qu'il devait retrouver Ily, le plus vite possible. Mais avant cela, il devait voir Cassandra.
Il ne mit pas longtemps à trouver son amie. Elle était assise près de la paroi de verre, comme à son habitude. C'était la seule des captifs à ne pas craindre les Autres. Elle lui avait raconté une fois qu'ils lui faisaient de la peine. Elle avait l'impression qu'ils tentaient de communiquer avec les captifs sans savoir comment faire.
- Je peux m'asseoir, Cass' ? demanda-t-il doucement. Elle hocha la tête et Lux s'assit près d'elle.
- Il doit y avoir une autre vie, chuchota-t-elle, presque pour elle-même, celle-ci est trop discontinue, trop vide. Nous ne savons rien, pas même sur nous-mêmes. Je ne sais pas comment les autres font, Lux, comment ils peuvent préférer le silence de la caverne au monde extérieur. Je donnerai n'importe quoi pour partir, qu'importe ce que je trouverais ailleurs, qu'importe que nous soyons des criminels ou les victimes d'un complot. Tout serait mieux que l'ignorance dans laquelle on nous maintient.

Peut-être était-ce cela qui rendait l'amitié entre Lux et Cassandra si intense. D'habitude, les captifs évitaient de trop s'attacher les uns aux autres. Cela ne rendait les départs que plus difficiles. Mais Lux et Cassandra se comprenaient trop bien pour ne pas être amis. Il y avait en eux la même impression de ne pas avoir leur place ici, le même désir brûlant de sortir de la Caverne à n'importe quel prix, Lux pour retrouver Ily et Cassandra parce que sa soif de connaissance n'était pas compatible avec la Caverne et ses mystères insolubles. À cela s'ajoutait la fascination qu'exerçait sur Lux le caractère sauvage de Cassandra, cette violence contenue qui semblait cacher une blessure intérieure. Lux ne savait rien du passé de son amie, mais il supposait qu'il n'avait pas dû être facile.
- Je pourrais rester, tu sais, lança soudain le garçon. Je ne suis pas obligé de te laisser, je pourrais choisir de ne pas franchir la paroi de verre et de rester avec toi.
Un long silence suivit sa proposition.
- Lux. La voix de Cassandra était plus tranchante que jamais. Ça fait au moins une cinquantaine de projections que tu ne me parles que de cette fille. Alors je t'ordonne de quitter cet endroit maudit et de la retrouver. Juste… si tu la retrouves, ne m'oublie pas pour autant. Trouve un moyen de me faire sortir, s'il-te-plaît.
- Je te le promets. Je te ferai sortir d'ici Cass', je te le jure.
Il y avait quelque chose de ridiculement solennel dans cette promesse, mais Lux s'en moquait. Cassandra avait toujours été son unique certitude dans la Caverne, la seule à qui il avait pu se confier, la seule à savoir qu'il lui restait un souvenir. Il ne la laisserait pas tomber.

Alors même qu'il pensait cela, les feux se rallumèrent. Les deux jeunes gens sursautèrent violemment et s'éloignèrent rapidement de la paroi. Des profondeurs de la Caverne se fit alors entendre un son grave et vibrant. Le grondement. La minute d'après, les deux amis étaient rejoints par Noam, Alexandre et Emma. C'était l'heure du Départ. Incapable de prononcer le moindre mot, Lux serra la main d'Emma et d'Alexandre, ébouriffa les cheveux d'un Noam qui retenait ses larmes et se tourna enfin vers Cassandra.
- C'est la nuit qu'il est le plus beau de croire à la lumière, lui chuchota-t-il.
Comme tout à l'heure, la phrase avait spontanément franchi le mur de fumée séparant sa vie d'avant de la Caverne. Elle lui semblait étrangement appropriée aux circonstances : dans cette obscurité si haïe, la seule chose que Cassandra puisse faire c'était espérer que Lux vienne un jour la libérer.
- À bientôt alors.
Dans la pénombre de la Caverne, il lui était impossible de déchiffrer l'expression de la jeune fille. Lux se retourna et avança lentement vers la paroi de verre.

Plus que 10 pas. Il allait revoir Ily, la jeune fille au piano, Ily ce mystère cent fois idéalisé. Ily la seule lumière que le froid et le silence de la Caverne n'avaient pu éteindre. Qui était-elle vraiment ? Serait-il déçu par la réalité ? Le jeune homme comprit pourquoi la plupart des captifs espéraient ne jamais quitter la Caverne. Le monde extérieur était si imprévisible, si effrayant.

5 pas. Il lui semblait entendre de très loin le début du Clair de Lune de Debussy. Deux notes isolées, un accord. Les souvenirs commencèrent à affluer, lentement, au rythme de la musique. Sa première chute à vélo. Son entrée en CP. La naissance de son petit frère. L'anniversaire de ses 9 ans. Les discussions avec ses parents. Sa passion pour le dessin.

3 pas. La musique était partout à présent, de plus en plus forte, de plus en plus rapide. Les souvenirs affluaient plus rapidement aussi, et ils étaient plus distincts. Les premiers étaient comme flous, des bribes d'émotions accompagnées de vagues images. À présent ils devenaient plus clairs, presque réels à mesure qu'il se rapprochait de… La seconde, un jour gris de Septembre. Lux traverse un couloir, entend de la musique et s'arrête. Il hésite sur le pas de l'amphithéâtre, et entre finalement. Il s'approche, effleurant des doigts le velours élimé des fauteuils. D'où vient la musique ?

2 pas. Les souvenirs se mêlaient à la musique, ce morceau qui avait hanté trois ans de sa vie. Une heure de silence à écouter Ily jouer, trois années invisibles à l'observer, une éternité à la rêver. Il se souvenait de leurs rencontres hasardeuses dans les couloirs, de l'attente des jeudis après-midi. Il se souvenait de tout ce qu'elle lui avait dit, de son intérêt pour la littérature, de ses cheveux qui ne cessaient de retomber sur ses yeux gris-verts. Il se souvenait de cette citation qu'elle avait marquée sur la coque de son téléphone portable: C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. Trois années de sentiments passés sous silence lui revinrent en bloc. L'admiration, la curiosité et cette mélancolie née de la certitude qu'il ne pourrait jamais être à sa hauteur se mélangèrent allègrement. Et puis la frustration, le doute, la peur. Lui dire ? Se taire ? Ruiner une mince amitié pour un horizon de chimère ?

1 pas. Lux ne voyait plus rien, n'entendait plus rien. Il laissait les souvenirs revenir à lui.

Il courait, mû par un intense sentiment d'urgence. Pourquoi n'avait-il pas réagi tout à l'heure ? Il aurait dû la retenir, il n'avait rien fait. À quelle heure passait le bus ? Lux aurait tout donné pour savoir combien de temps il lui restait pour atteindre l'arrêt et… et quoi ? Les mots et les impressions se mélangeaient dans sa tête. Tout semblait flou autour de lui, les voitures, les passants, tout se fondait dans la confusion de ses sentiments : jeudi prochain, Ily partirait et trois années de sa vie s'effondreraient sur elles-mêmes. Lux accéléra. Il ne lui ferait pas de déclaration grandiloquente, il ne lui réciterait pas de vers appris ou inventés. Il allait devoir improviser, trouver rapidement les mots justes pour parler de sa gentillesse, de son intelligence et de la perfection des jeudis après-midi. Il allait devoir sortir de l'ombre après trois ans doux-amers passés à vivre par et pour elle. Mais il pourrait réfléchir à tout cela plus tard, quand il aurait atteint l'arrêt de bus. Le garçon évita de justesse un lampadaire et enfin il l'aperçut. Ily. Plus qu'une rue à traverser et il atteindrait l'arrêt de bus, plus que quelques pas et il pourrait enfin -
La voiture rouge devant lui, si proche, trop proche. Des cris. Un choc sourd. Le contact du béton contre son corps. Le monde s'effaça sur la Caverne et ses parois de silence.

Les souvenirs revenaient trop rapidement, ils l'aveuglaient. Les trois dernières notes retentirent avant de s'étouffer brusquement. Il toucha du doigt la paroi de verre éclairée par les flammes, trébucha et -

Tout était silencieux dans l'hôpital Louis Pasteur. Déchirant la nuit sans fin de la chambre n°304, un rayon de lune éclaira soudain les corps inertes des cinq patients plongés dans le coma, et termina sa course sur le lit le plus éloigné de la fenêtre. Lux ouvrit les yeux : il se souvenait.

  • Tu m'apprendras à le jouer ? Le Clair de Lune de Debussy ?

  • J'aurais aimé mais… je déménage jeudi prochain. Ma mère a eu une promotion.