Marcus Malte, le Parrain du Salon

Né en 1967 à la Seyne-sur-Mer, Marcus Malte obtient une licence d'études cinématographiques qui lui permet de devenir responsable d'une salle de cinéma dans sa ville natale.

Également pianiste, il joue régulièrement au sein d'un groupe de jazz. Cette expérience musicale lui inspire Mister, un musicien noir, héros de son premier roman Le Doigt d'Horace (1996). Ce personnage singulier dans l'univers du polar français revient dans Le Lac des singes (1997).

Marcus Malte change ensuite de registre pour écrire des romans noirs, dont Carnage, constellation (1998), récit de la rencontre entre un jeune transsexuel et un truand, Garden of Love (2007), lauréat de plusieurs prix prestigieux, et Les Harmoniques (2011), qui remporte le Prix Mystère de la critique 2012.

Il a également fait paraître des romans policiers destinés à la jeunesse, notamment Il va venir (2005) et De poussière et de sang (2007). Sa vaste production - 13 romans, 14 ouvrages enfance / jeunesse, 2 recueils de nouvelles, 2 bandes dessinées - est marquée autant par la diversité des genres que par la volonté de toucher un large lectorat.

Pour son roman Le Garçon, récit d'initiation et critique acerbe du 20e siècle, l'audace de Marcus Malte est récompensée par le Prix Fémina 2016, puis en juin 2017 par le prix Cardinal-Perraud.

Marcus Malte est un auteur fidèle, tant aux Salons Littéraires qu'aux animations de la Bibliothèque municipale de Fuveau.

Le Garçon

Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l’amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, à la fois sœur, amante, mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.
Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l’épreuve du monde.

Prix Fémina 2016 - Prix Cardinal-Perraud 2017


Editions ZULMA

 

Le mot du Parrain

Les énergies renouvelables

Il y a le soleil. Il y a l’eau. Il y a le vent.
Et puis il y a les mots.
On l’oublie souvent.
Lorsqu’on pense aux « énergies renouvelables », on pense aux rayons solaires, aux mers et océans, à la puissance des grandes marées, on pense au formidable souffle qui entraîne les pales des éoliennes. On pense à ce genre de choses. Mais on pense rarement aux mots.
Je considère l’art, en général, et la littérature en particulier comme un élément indispensable à la vie sur Terre. À la nôtre, en tout cas : celle de l’Homme.
La vie sans l’art, c’est la matière sans l’esprit. Inanimée. Notre planète mourra si l’on continue de l’exploiter sans aucune conscience ni aucun discernement. Mais notre espèce, quoi qu’il arrive, s’éteindra également si un jour l’esprit vient à manquer - le souffle qui l’anime.
Alors les mots, oui. Lire et écrire. Pour témoigner de notre monde. Pour le façonner, le remodeler, le recréer. Pour le faire grandir et évoluer. Pour l’humaniser.
Les mots comme ressource sinon naturelle, du moins culturelle.
Les mots comme une richesse inépuisable.
Et les mots, c’est à Fuveau qu’on les trouve. Chaque fin d’été, depuis vingt-sept ans déjà, et chaque fois renouvelés. Et je gage que longtemps encore nous serons nombreux à venir, auteurs et lecteurs mêlés, pour continuer à nous battre contre les moulins à vent, et à les faire tourner